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                                                                 AD DOMINUM CUM TRIBULARER
 

                                                                            Antonio Lotti (1666-1740)

 

 


ORIGINE

L'italien Antonio Lotti fut compositeur, organiste et maître de chapelle de musique baroque. Il est né vers 1667 à Venise (ou à Hanovre), mort en 1740 à Venise.

Lotti a composé de la musique sacrée, des madrigaux, une trentaine d'opéras et de la musique instrumentale.

Ses œuvres chorales sacrées sont parfois sans accompagnement d'instruments (a cappella), dans un style polyphonique traditionnel. C’est le cas du psaume 120 (ou 119 selon la numérotation adoptée) Ad Dominum cum tribularer (Dans ma détresse j’ai crié vers le Seigneur) que nous chantons ici.

Ce psaume est le premier des quinze cantiques dits « des degrés », peut-être appelés ainsi parce qu’ils étaient chantés quand les prêtres montaient les quinze degrés du temple de Jérusalem, pour effectuer leur ministère. Dans une interprétation moins littérale, la montée des degrés symboliserait la délivrance et la restauration ascendante d'Israël.

Ce premier psaume, que nous chantons, parle de la captivité des fidèles au milieu des nations ennemies et nous fait entendre leurs plaintes. Ils souffrent d'avoir à séjourner au milieu de «ceux qui haïssent la paix».

Note sur la traduction : Les traductions qu'on trouve sur Internet (qui se copient toutes) partent du texte hébreux et non du latin (qui est une version abrégée) et sont parfois incompréhensibles. En outre, la ponctuation dans les partitions disponibles martyrise le texte original et le rend obscur. En m'inspirant d'un ouvrage du XVIIème siècle (merci à Édith Thirion), j'espère avoir restitué le sens premier du texte latin.

 

TEXTE

Ad Dominum cum tribularer clamavi :et exaudivit me.

Domine, libera animam meam a labiis iniquis a lingua dolosa.

Quid detur tibi aut quid apponatur tibi ad linguam dolosam ?

Sagittae potentis acutae cum carbonibus desolatoriis.

Heu mihi quia incolatus meus prolongatus est ! Habitavi cum habitationibus Cedar : multum incola fuit anima mea.

Cum his qui oderant pacem, eram pacificus : cum loquebar illis, inpugna-bant me gratis.

Amen.

 

 

 

TRADUCTION

Dans ma détresse, j'ai crié vers le Seigneur, et il m'a répondu.

Seigneur, délivre-moi de lèvres perfides, d'une bouche trompeuse.

Que recevras-tu, qu’obtiendras-tu, ô langue trompeuse ?

Les flèches aiguës du guerrier*, avec des charbons ardents !

Malheur à moi que mon exil soit si long ! Je suis demeuré avec les habitants de Cédar**: mon âme (y) a été longtemps étrangère.

J'étais pacifique avec ceux qui haïssent la paix : quand je parlais ils s’opposaient à moi sans raison.

Amen.

* Le guerrier = Jéhovah

** habitants de Cédar = pays du Cèdre = Arabie ?