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           Zigeunerleben de Robert Schumann (1810-1856)


ORIGINE

Robert Schumann est un compositeur allemand de la période romantique. Il composa Zigeunerleben sur un texte du poète romantique allemand Emanuel Geibel (1815-1884).

Schumann y dépeint musicalement la description colorée de Geibel : un feu de camp gitan. La pièce commence par le calme mystérieux des « bois remplis avec des ombres et des bruissements de branches », puis l'augmentation des lignes vocales représente les flammes qui « flambent pour illuminer les arbres ». La fin de la pièce capte l'aspect nomade de la vie gitane avec le texte final, «Mais où s'en vont-ils ? Qui sait où ? »

 

                   

 

                           Robert Schumann                                    Emanuel Geibel

 

Texte

Verkündet die Alte    der  horchenden Schaar
Schwarzäugige  Mädchen       beginnen   den Tanz
Da sprühen     die Fackeln im      rötlichen    Glanz
Es lockt  die Gitarre, die Cymbel  klingt
wie   wild    und wilder       der Reigen sich schlingt
Dann  ruh'n       sie ermüdent vom   nächtlichen Reih'n
Es rauschen  die Buchen in   Schlummer sie ein
Und die  aus     der glücklichen  Heimath verbannt
sie schauen   im Traume das glückliche  Land.
Doch      wie   nun        im   Osten  der Morgen erwacht
verlöschen    die schönen Gebilde der   Nacht
Es scharret das Maulthier bei Tagesbeginn,
fort      zieh'n  die Gestalten, wer sagt dir   wohin?


 

Traduction

Dans l'ombre du bois, dans le branchage des hêtres, on entend remuer, craquer et chuchoter à la fois. On voit danser les flammes et voltiger une lueur autour de silhouettes colorées, de feuillages et de rochers.
Voici la mouvante troupe des Tsiganes à l'oeil étincelant et aux cheveux ondoyants, nourris au fleuve béni du Nil, brunis à la chaleur ardente d'Espagne.
Autour de la chaleur du feu, dans la verdure qui s'enfle, les hommes sauvages et hardis installent alors le camp, les femmes s'accroupissent pour préparer le repas ; affairées, elles remplissent le vieux pot.
Alors des légendes et des chansons retentissent dans le cercle, aussi fleuries et colorées que les jardins d'Espagne. Une vieille révèle à la troupe attentive des formules magiques contre l'adversité et le danger.
Des jeunes filles aux yeux noirs ouvrent la danse. Les torches jaillissent dans la lumière rougeoyante. La guitare se fait séductrice, la cymbale résonne, tandis que la ronde s'enroule, de plus en plus sauvage.
Alors ils se reposent, fatigués de leur danse nocturne, bercés par le murmure des hêtres et le peuple chassé de la patrie bénie voit en rêve le pays bienheureux.
Cependant, tandis que le matin s'éveille à l'Orient, les belles images de la nuit se dissolvent. Le mulet piaffe dans l'air du matin et les silhouettes s'en vont, qui te dira pour où ?